mardi 19 janvier 2010

Mustapha Aissi

Mustapha Halata, du Nom d’artiste Mustapha Aissi, est un artiste aux grandes œuvres musicales, cultivant et maîtrisant un art (la musique) et la poésie. Par son travail, la maîtrise de sa mandole, de ses chants, sa poésie, sa créativité et l'originalité de sa production, il a su nous séduire et séduire son public. Sans oublier bien sûr l’homme, lui-même, par ses actes d’humaniste et ses gestes.

Les œuvres de Mustapha sont source d'émotions, de réflexion et de sentiments. Par sa poésie raffinée et son verbe recherché, Il nous emmène au-delà de nos rêves. Sa chanson, Abrid N’Tala, ancrée dans ma mémoire et dans mon cœur, me plonge et me replonge dans l’univers de mon village, de la femme, de la famille, des traditions et des coutumes. Abrid N’Tala me suit comme une ombre pour me ressourcer, me rappeler d’où je viens et qu’est ce que j’ai laissé derrière moi. Un chef-d’œuvre, un hommage à l’amour et à la femme.

Son chemin musical est long malgré toutes les embuches rencontrées au cours de son parcours musical. Mustapha Aissi, qui était responsable du département de musicologie de Kouba (Alger), est un artiste de renom. Il a côtoyé de grands noms de la musique algérienne à l’image de Takfarinas, Baaziz, Brahim Izri et autres.

Son univers musical mélange à la fois des chants allègres de style Châabi, Kabyle et Moderne.
Un grand défenseur de nos traditions kabyles, ses textes rendent hommage à l’amour, à la famille, à la femme, à son pays décimé par des années de terrorisme, et à la paix. Il chante la vie (avec un grand V) et ne cesse d’appeler à un monde de tolérance et de paix.

Dans son nouvel album, par la fusion de différents genres (châabi, Kabyle et moderne), Mustapha Aïssi souhaite dépasser le cadre de la chanson folklorique. Il a ainsi modernisé ses chansons et son propre style avec une instrumentation et une rythmique recherchées. Avec toutes les richesses d’influences très variées, le produit ou la production musicale de Mustapha se veut résolument enrichi et actualisé : un travail de Maître.

À la différence des chansons produites dans les albums précédents, cet album dénote d'un engagement social, politique et sentimental exceptionnel. Les négociations pour sa production sont en cours et le disque sera bientôt disponible chez les disquaires que ce soit en France ou en Algérie.

Je vous laisse découvrir l’artiste à travers cette interview:

Qui est Mustapha Aissi ?

De mon vrai nom Halata Mustapha, originaire du village d’Ait-Bouyahia (Ath-Dwala) né à Alger en 1958 (je connais mon village grâce à mon oncle qui m’a adopté, auquel je rends un grand hommage). Je porte le pseudonyme Mustapha Aissi (en rapport avec ma localité natale Ath Aïssi) qui m’a été attribué par un grand ami El Hasnaoui Amechtouh et que j’ai adopté depuis 1982.

Toujours en France ?

Je vis en France depuis 1993. J’ai élu domicile à Lyon (une belle ville qui m’a accueillie à bras ouverts). J’ai habité un quartier très chaud d’Alger, mais quand j’ai senti que ma vie était en danger, le choix qui me restait était de fuir l’Algérie.

Même si je suis ici, je reste toujours à l’écoute de mon Algérie et de ma Kabylie,

Parlez-nous de ta carrière?

Ma carrière c’est un rêve, un mélange de tellement de choses. Elle a débuté par un premier Album en 1982 produit en France par la maison de disque Oasis (Rue de la chapelle) avec l’aide de Lhasnaoui Amechtouh (que je salue de passage). Un disque que j’ai remis par la suite à la RTA (Radio Algérienne)

Le second a été plus commercial (Abridh N’Tala) grâce à Matoub Lounes en 1988. Malheureusement, les deux produits n’ont pas eu l’écho souhaité à cause des problèmes de chantage et des exigences des producteurs de l’époque. (Pseudo éditeurs serait plus exact d’ailleurs)
Le dernier CD est plus à caractère culturel, un style mélangeant rythme Kabyle, châabi et moderne portant sur des thèmes d’actualité, de vie et d’amour : je chante l’Amour, les Harraga et les enfants d’octobre.

Pleurent les rues qui les ont élevés
Un jour, ils se sont exilés en force,
Ils ont tant attendu, tant patienté !
Refrain
Vous leur prêtez attention
Maintenant qu’ils sont morts

À quoi sert de vivre dans un pays
Où n’existe pas le Droit ?
Ils sont morts dans la rue,
Seul endroit qui leur était réservé

À quoi bon le savoir quand
On baigne toujours dans le tourment
Lassés de l’injustice
Ils ne croyaient plus en la paix
Ils mangeaient des yeux
Mais les ventres étaient vides
Pieds nus, ils marchaient
Entourés de mépris, ils vivaient
Refrain

Présents ou exilés
Personne ne daignait les regarder
Dans leur propre pays,
Ils étaient étrangers.

Quant à vos enfants,
Pourtant bien rassasiés
Nous constatons aujourd’hui leur déchéance,
Ils passent leur temps à tout détruire
Ils n’ont rien épargné
Ce sont vos héritiers,
Comment voulez-vous
Que l’Algérie progresse ?
L’Algérie hurle,
Elle a perdu la tête
Aux cris de ses enfants
Qui sont assassinés

Les pays étrangers se sont indignés
Et ont condamné le pays
Qui tue des innocents
Sont-ils de vrais musulmans comme ils le prétendent ?

Pleurent les mères
Qui ne comprennent pas
Pourquoi elles ont enfanté
Pourquoi vous avez tué leurs enfants

Mustapha et la musique ?

La musique, c’est ma vie. Elle fait partie de mon quotidien.

Plongé dès mon plus jeune âge dans la musique en commençant tout d'abord à écouter et à reprendre les chansons des autres.

Au département de musicologie de Kouba (Alger), la musique m’envoûte. J’ai partagé quelques productions avec des amis et des proches, ils m’ont soutenu et m’ont encouragé à persévérer dans mon travail.

Qu’est-ce que tu aimes comme musique ? Quels sont tes chanteurs préférés ?

J’aime toute musique qui vient du cœur. Toute bonne musique.
Pour mes chanteurs préférés ! Ça va être dur. Il y en a tellement, je vais sûrement en oublier. Ceci dit je vais citer les principaux qui me viennent à l'esprit : Cheikh Lhasnaoui, Taleb Rabah, Kamal Hemadi, Rachid Mesbahi, Zerrouk Allaoua, Hsissen, Matoub Lounes (qui n’avait pas le droit de partir, c’était nôtre étoile, notre Che-Guevara), etc.

Ton inspiration :

Auteur-compositeur, je puise mon inspiration dans l’air du temps. Mon inspiration est liée aux gens, aux sentiments, etc. Mes chansons évoquent le temps qui passe, l’amour, la nostalgie, le désamour, la fragilité des choses et la politique.

Un retour sur tes albums :

Moi, je pense que ma musique a tellement évolué. J’ai choisi mon propre style et j’ai déjà choisi ma voie depuis le début, de vouloir parler en tant qu’algérien et kabyle convaincu. Dans tous mes albums de toute façon, vous y trouvez du mixte : de l’amour, du vécu, de la liberté, bref des choses anciennes vécues ou subites et actuelles auxquelles nous sommes confrontés. Ce sont des thèmes qui reviennent souvent, mais peut-être de manière assez différente. Mais ce sont des thèmes qui nous interpellent tous.

Ton nouvel album :

Toutes les chansons dans ce nouvel album nous parlent de sentiments, de l’Algérie et spécifiquement de la vie.

C’est un choix et une direction. J’ai voulu faire un album dans le style acoustique, mais beaucoup plus recherché sur le plan musical. Parce que je pense et je trouve que tous les thèmes que j’ai développés dans cet album sont d’actualité et doivent trouver un écho favorable avec une couleur musicale et une sonorité parfaite. J’ai posé ma voix, les musiciens et moi avons travaillé sur ça. On a réussi à habiller les textes et sortir un l’album que les gens peuvent écouter.

J’ai choisi de m'appuyer sur des paroles qui sont proches des gens et sur des rythmes populaires. J'envisage de poursuivre ma carrière dans la même voie parce que, pour dire les choses simplement, je suis qui honorera toujours ses racines berbères.

L’important, c’est ça.

J’ai travaillé avec des musiciens vraiment très talentueux et je les remercie.

Ton avis sur la chanson Kabyle :

Je pense qu’aujourd’hui un vent de sénilité s’est jeté sur la chanson kabyle et on a l’impression de devenir grabataires. Pour preuve on parle plus des albums insipides des chanteurs non-stop (danse) que de ceux des anciens (El Hasnaoui, Idir …) et dommage pour nos oreilles de mélomanes, car rien ne viendra bercer nos élans romanesques.

En tant que chanteur, je trouve qu’il faut sensibiliser sur nos problèmes, nos malheurs, nos tristesses, nos fragilités (sentimentales ou autres) et leur trouver des solutions...

Quels sont tes projets pour l'avenir ?

Mes projets se résument au prochain album qui sortira sur les tablettes dans quelques jours et à quelques spectacles que je peaufine par-ci par-là.

J’ai encore plein d’ambitions, il ne me reste qu’à concrétiser tout.

Ce qui importe pour le moment, c'est que je reste en permanence fidèle à la chanson kabyle et aux attentes de mon public, en particulier des jeunes qui se retrouvent dans ma musique, tout comme je me retrouve dans leurs problèmes, qui constituent un matériau réaliste de mes compositions.

Une chanson dans ton album en hommage à Sami El-Djazairi…

Je rends hommage à ce grand artiste pour son engagement, la vitalité de ses chansons et la douceur de sa poésie. Je lui rends hommage, car il est des nôtres.

Je viens de découvrir qu’il est originaire d’Ait-Bouyahia, donc c’est un grand honneur pour moi de chanter une de ses belles chansons.

Et Ath Bouyahia ton village?

Il me manque énormément, je suis attaché intimement à mes racines : Ath bouyahia c’est mes racines et mes ailes. C’est mon village (celui de mes parents), mon port d’attache. C’est là que je reviens le plus souvent que je le peux, au bout du compte, quand j’ai besoin de me retrouver. Y’en plein de souvenirs qui font le bonheur et la joie de mes rêves.

Toujours dans la musique?

Absolument. Ce n’est pas ce qui me fait vivre, car je fais autre chose.

Je suis aussi dans le social, je suis membre d’une association à caractère social.

Et j’en profite l’occasion pour lancer un appel à toutes les âmes charitables (nos immigrés) d’aider nos associations pour le bien de nos enfants.

Ton mot de la fin.

Tous mes remerciements et toutes mes salutations à mes concitoyens et à tous les lecteurs du blog.

Mes encouragements à Hadid Kahina pour le combat qu’elle mène pour l’épanouissement de la femme contre toute forme d’obscurantisme.

Je dédie cette chanson pour les citoyens d’Ait-Bouyahia et en particulier Henad Said et Hamdad Hocine.






5 commentaires:

Anonyme a dit...

Même dans ses propos, on distingue toujours Mustapha le bon vivant. Toujours dynamique, enthousiaste et volontaire. Mais incontestablement, Mustapha demeure le "grand amoureux". l'amour est dans toutes ses sensations et ses actes. Il aime la musique, il aime la culture, il aime les gens, il aime At bouyahia,...il nous aime...enfin à l'entendre, on ne peux que lui dire : Bravo !
Hakim KECHAD

Anonyme a dit...

une aussi belle voix doit durer...bon courage Mustapha. ad yerhem taabut ik yurawen !!

Anonyme a dit...

Ak netradju di taddart agh tghennidh anevdu a d ilehun inchallah

Anonyme a dit...

azul a mustapha c'est avec satisfacion d'accuellir l'annonce d'un nouvel album.bon vent pour l'avenir.

Anonyme a dit...

Bonjour a Dda mustapha j'ai entendu une chanson qui était à vous je pense, le refrain donnait un peu ça " ruh di lamane, al ward yefsan, azeka ad ruhagh" est ce que c'est bien qui la chantait s'il vous plait que je la cherche depuis longtemps. merci