vendredi 1 avril 2011

Point de vue : Est- il nécessaire « d’urbaniser » nos villages ?

Apparemment, on a commencé à  inventer un nouveau destin pour le village Kabyle. Un nouveau sort est possible dit-on ! Il bravera l’empreinte antique que le temps lui a inspirée. Vraisemblablement, le défi est mystérieux, puisque il peut effacer, d’un clin d’œil, le tableau somptueux et magnifique d’un village deux fois millénaire, gravé par l’histoire et imprimé par des siècles d’existence.


Il est possible mais aussi impératif, réclament innocemment   certains ou orgueilleusement d’autres. Ils galopent, ventre à terre, pour atteindre l’horizon d’un nouveau village – urbain. Autrement, un fantasme dont l’espoir est permis pour convertir le bourg en grand bourg, si je risque le néologisme et si mon expression traduit quelque chose, sinon je vous laisse le soin d’imaginer…


Ce destin consiste, selon  « les bonnes » intentions des prétendants inventeurs, à moderniser nos villages ou autrement bien dit – avec un glissement de sens – à « urbaniser » nos villages.

De toute manière, l’environnement du village Kabyle a été, depuis longtemps, dépouillé de sa substance et de son identité architecturale spécifique comme agglomération rurale. Son paysage a été trahi par toutes ces nouvelles maisons, au béton armé et sans âme, qui poussent par ci et par là pour  s’introduire comme des blocs de béton agressif contre l’harmonie existante.


Aujourd’hui, taddart prend un nouveau coup de hache avec le bon plan publique d’aménagement qui ne prétend pas  rétablir ou restaurer les édifices anciens mais plutôt créer un nouveau décor version « urbain » au sein de nos villages.


D’apparence ambitieux, mais au fond moins perspicace. Le plan est loin d’être clairvoyant, aéré et visionnaire. Il n’est dans la réalité qu’un déblocage d’argent à « caser » au plus vite dans n’importe le quel projet d’aménagement quoi qu’il en soit ; approximatif, imprécis ou flou, et même s’il ne sert à rien. Le but est de le consommer  .


Un exemple visible inscrit récemment sur le registre des cahiers de charge des autorités ; il s’agit d’un projet de construction de foyers de jeunes au sein  de chaque village Kabyle. Un édifice public arrogant qui prend forme, ces derniers temps, au sein des chefs lieu de nos villages.


Quel enseignement peut-on tirer ?

Dans la forme : la construction de ces « foyers » se réalise dans des espaces et lieux sans convenance avec le milieux naturel  de nos villages. Inadaptés, ils se distinguent, avec répugnance, comme des bâtisses de forme architecturales  envahissantes et comme des tours de garde encombrantes.


Ensuite dans le fond : la question s’impose fondamentale, puisque  ce qu’on avance, n’est pas un vrai projet d’institution culturelle mais plutôt un foyer de jeunes qui réduirait - intentionnellement ou par bêtise (on arrive plus à décerner, aujourd’hui, entre l’intention et la bêtise) la culture à des activités de jeunes dont le seul objectif serait de les distraire et les divertir.

Par ailleurs, on s’interroge sur la dénomination du nouveau building. Puisque « le foyer »   est  un subriquet moqueur devant une « maison de culture » ou un « centre culturel ». Effectivement l’écart est large et le mur est étanche entre le divertissement comme pommade à l’ennui et à la lassitude et la culture comme rempart et antidote  contre l’obscurantisme et l’ignorance. Tout l’enjeu est là !



                                                                       Paris le 01.04.2011

                                                                       A. Hakim KECHAD

16 commentaires:

Anonyme a dit...

Il faudra nous nous donner votre définition de l’urbanisation d’un village.

Parce que, tant que ces villages sont habités, les gens qui y habitent ont tout comme vous qui avez fait le choix de vivre dans une ville ultra-urbaine ( Paris) le droit à une meilleure qualité de vie. Celle-ci passe par toutes les commodités d’une vie urbaine et moderne : routes et pistes bitumées, de l’eau potable H24 (il n’est pas normal qu’en 2011e des femmes de 60 ans vont encore chercher de l’eau à Thala), gaz de ville, abris bus ou plutôt abris fourgons, ramassage des ordures ménagères (donc le mot agudu va bientôt disparaître du lexique kabyle et tant mieux). De plus ces villageois ont le droit de construire et d’habiter des maisons fermées et convenablement isolées. Et tant pis, pour les nostalgique de Paris et de Montréal qui vont pense que le village a perdu de son charme : parce que Thala est désertée, Agudu a disparu, ta3rict et adaynin ne font plus partie des plans des nouvelles constructions………etc

Anonyme a dit...

Mr Anonyme , je ne suis un avocat de personne , mais je pense que, le but de Mr kechad , par son Article est de se méfier de ce pouvoir , ce pouvoir qui a tué nos frères, insulter nos soeurs, et a fait tas de choses que je ne peut pas citer maintenant,de plus a mon avis ,je pense qu'il faut pas citer la phrase "les gents qui vivent en France et a Montréal", car ici tu est entrain cibler des personnes bien précis, que nous connaissons tous , par leurs sympathie, modestie ....etc
en fin j’espère que tu soit compréhensif, et bon courage a toute et a tous.

miss n'aht bouyahia

Anonyme a dit...

Azul,
Je réaffirme avec vous : une meilleure qualité de vie, des commodités de vie modernes, de l’eau potable, des maisons convenables pour tous …Et taarict et adaynin … au musée. Je partage amplement et ab imo pectore le principe et la nature de ces ambitions fondées, en droit et légitimes. Et tant pis, vous avez raison, pour ceux qui sont, encore, inspirés par la nostalgie des Akufi, adaynin, agudu et autres…
Concernant la signification du mot « urbanisation », j’avoue que j’en posséde pas autre définition que celle citée et rapportée par le grand LAROUSSE. Principalement, pour le même motif et par précaution, j’ai guillemété et isolé le mot tout au long du texte. Evidemment pour ne pas conduire faussement le lecteur à s’apparenter du sens commun de « l’offre technique » que produit le mot urbanisme. Autrement pour éviter le risque d’une lecture au premier degré.
En somme, mon objet- préoccupation, insuffisamment, bien sur, exprimé dans le texte s’articule autour d’une interrogation : peut-on réconcilier, justement et ingénieusement, le développement (la technique…), l’identité (culturelle et architecturale…) et l’avenir (le meilleur bien sur…) de nos villages.
Merci,
A. Hakim KECHAD

Anonyme a dit...

@ l'auteur du comment 2 : Je ne cible personne. Si j'ai parlé de Paris et de Montréal, c'est parce que ce sont ces villes qui actuellement, fournissent les contingents d'immigrés de Kabylie. En Kabylie, quand on est l'étranger, on est soit di Fransa negh di Canada.

Svp aussi, arretez de mettre tout sur le dos du pouvoir.

@ A H. Kechad. Les villages kabyles ne sont pas des musées. Ce sont des lieux ou des gens y vivent et ont le droit d'amanager leur milieu de facon à mener un semblant de vie décente. On est dans les besoins primaires : dormir, avoir de l'eau, se chauffer...etc l'ésthétique est tout simplement un luxe.

Sans rancunce

Anonyme a dit...

Bonsoir.
Il est clair que le village kabyle d'antan n'est plus ce qu'il était. Quoiqu'Ait Bouyahia a su atténuer la violence urbaine contemporaine et sauvegarder un tant soit peu son originalité. Comparé à Béni Douala que ne reconnaitrait pas un émigré ayant quitté le bled depuis 20 ans, tant elle rassemble toutes les tares d'un bourg opressif.
Les constructions ne sont que la projection au sol des conditions économiques, pour paraphraser Bourdieu. Je crois que la Kabylie n'échappera pas à ses soucis économiques générant des projections spatiales hideuses, mais qui répondent immanquablement à des soucis purement matériels.
Le village kabyle ressemblera dans son esthétique à tous les villages et bourgs d'Algérie dont l'unité est le nombre d'étages accompagné de l'atelier de ferronnerie ou de vulcanisation.
Il est légitime pour les populations locales d'améliorer leur vécu et on aurait souhaité que le développement généré se fasse en accord avec la nature. Le village kabyle était cité en exemple pour son implantation écologique en parfait mimétisme avec l'environnement . Les instruments physiques "d'urbanisme" et le vocabulaire qui devront être usités dans l'amélioration de la qualité de la construction doivent être en accord avec les leçons du passé à savoir :
- Plantation massive d'arbres le long des voies.
-Tracé des bordures.
- Imposition d'un type de clôture.
- réutilisation de la pierre locale " si celle ci est bon marché".
- Proscrire la reprise de modèles architecturaux des plaines.
- Tirer profit des références esthétiques villageoises du sud de la méditerranée.
Tout celà en éduquant et sensibilisant les populations sur les bienfaits d'un environnement positif dans l'atténuation de la violence et dans la lubrification des rapports sociaux....
Tout cela nécessite en réalité peu de moyens et beaucoup de discipline à condition que l'objectif de chacun ne soit pas l'étalage de la réussite "qui doit être intériorisé".
En réalité on parle de mentalité à redresser et c'est un long et pénible chantier.....
Karim.H

Anonyme a dit...

Mr Anonyme qui essaie de donner des leçons à ses personnes qui habitent Montréal ou Paris, vos mots et vos expressions vous trahissent, car sans « pouvoir vous nommer», vous êtes certainement Montréalais (les expressions citées dans votre texte à savoir: abris-bus et pistes bitumées, sont québécoises)
Sans rancune...

F.D

Anonyme a dit...

@ comment 6,

Je ne donne de lecon à personne. Il s'agit d'un forum public, j'ai donné mon opinion et point barre.

Maintenant que je sois à Montréal (Vous voyez je suis à Montréal et je me me donne des lecons :) ou à Tataouines les bains, vous pensez quoi VOUS FD de l'urbanisation des villages de Kabylie !

Allez sans rancunes

Anonyme a dit...

bonsoir messieur
bon d apres ce que j arrive a comprendre que le village antique kabyle va disparaitre au faite c est toute la culture qui va disparaitre alors si vopus prefere garder adaynine c est pas un symbole de culture pas plus et puis ont a pas un attachement solide a notre culture de toute facon je pensse qu ont garde toujours les faibles formalitie et ont igniore les plus solide par exemple si nous ancetres sont des berberes nous sommes berberophone seulement arabiser et francophoniser au meme temps meme pour nos cutume sont defferant aujourdui regarder nos femmes nos filles nos soeur comment elles habillent
meme le bernous est rester juste pour les vieux rarement ou un jeune le porte sous pretexte c est demoder kho
ont est comme ca enemie de nos valeur et nos symboles
mem en literrature ont aime lires la literrature francaise et ont ouiblie notre literature
dailleur au lieux qu ont ecris en kabyle on ecrit en francais

Anonyme a dit...

Je vous rejoins : « work in Progress » autrement un chantier en construction. Je parle, explicitement, du rapport de l’individu à l’habitat évoqué, ci-dessus, dans un commentaire. Même, décrit à grands traits, il me semble qu’il nous permit de disqualifier- certainement, tout raisonnement qui tend à réduire ce lien étroit entre l’habitant et l’habitat à un simple duel entre l’utile et l’agréable.

RAZQI a dit...

Que l'on soit de Ait Bouyahia ou d'ailleurs, toute contribution est toujours la bienvenue. Je crois même qu'un avis venu d'ailleurs serait plus intéressant; de Paris ou de Montréal, un regard externe est forcément utile, ne serait ce que pour amorcer le débat. Maintenant pour le contenu, on est libre d'adhérer ou non adhère.

Pour revenir au contenu, j'ai lu avec beaucoup d'intérêt "l'article" de Hakim - K, mais j'avoue que je ne suis pas parvenu à appréhender le sens qu'il donne au mot "urbanisation".

Il y a des idées comme ça qui alimentent les débats au fil d'articles de journaux ou à la télé qu'on consomme à tour de bras, au point de finir par adhérer, fort d'une impression d'avoir cerné le sens des concepts.

Nous pauvres lecteurs (Y compris Hakim), on n'y est vraiment pour rien. C'est plutôt la faute à ces "spécialistes" qui nous font croire que "nous avons compris", à force de nous livrer des "concepts" dans des "emballages" souvent grossiers, sans souci de finesse et de précision aucun.

Le font-ils par manque de pédagogie, ou alors par ignorance? Peut être qu'eux mêmes ne savent pas de quoi ils parlent! Allez savoir!

On est forcément flatté dans notre égo, mais du coup on est bien berné.

Quoi qu'il en soit, nous aussi on a le droit d'en parler, alors parlons en, et peut être qu'on finira par savoir de quoi on parle!

RAZQI a dit...

Suite:
Pour ma part, je dois dire qu'au point où j'en suis, je n'ai pas grand chose à dire.

J'ai fait comme certains, j'ai pris mon dictionnaire et j'ai cherché le mot urbanisme, urbanisation, urbanité ... j'ai trouvé que ces mots renvoyaient tous à une forme d'organisation de la "cité", sous la gouvernance d'un certain nombre de valeurs et des exigences de la vie en communauté, à savoir, urbanité, civisme, civilité .....

J'ai aussi appris que dans une cité, les espaces sont hiérarchisés, de sorte qu'il y a des espaces privés, des espaces communs et puis les espaces publics: et le savoir vivre en cité, passe justement par la conscience de ces espaces et la capacité à savoir adapter ses attitudes et comportements en conséquence.

C'est ainsi que notre façon de parler, de nous habiller, et tous nos comportements seront différents selon qu'on se trouve dans un espace dit privé, commun ou public.

"Fort" de ces définitions, je me trouve à rêver à l'urbanisation de mon village.

Mais, si j'ai bien compris les propos de Hakim, je crois qu'il voulais plutôt parler du "Bâti".

Et là je répond que ce qui m'intéresse en premier ce sont plutôt le "Bâtisseur".

C'est pas une villa construite à Lakhmisse qui me dérange, c'est plutôt le fait que les occupants déversent sur la chaussée (et sur les passants), à partir de leur balcon, les eaux salles après le nettoyage de leur parterre.

Je ne suis pas attristé par le fait que les anciennes épiceries à la "Hmed Ou Yidir ou à la Mouh Itawichéne" aient disparu pour être remplacées par d'imposantes battisses "modérnes".
Je suis plutôt outré par le fait que ces nouveaux "commerçants" s'approprient les trottoirs.

Je ne suis pas non plus dérangé par la profusion de véhicules dans nos villages, je veux juste que les "conducteurs" apprennent à mieux se "conduire".

On peut ainsi citer plein d'exemples de non respect des espaces communs et publics, et on se rend compte qu'il faut en urgence "urbaniser" les mentalités, pour qu'elles soient définitivement imprégnées de civisme et de civilité.

Pour ce qui est du "vieux bâti", je ne suis pas du genre à pleurer sur les ruines (traduction littérale de bouka aala al atlal). Le vieux bâti est condamné à disparaitre, et bon vent. Ce qu'il faut réinventer par contre, c'est le gout et l'amour de l'esthétique dans ce que nous bâtissons.

Encore une fois, il faut urbaniser, urbaniser, urbaniser .... les mentalités. Le reste suivra.

Anonyme a dit...

Carte blanche à ceux qui ne sont pas « spécialistes » de parler des choses dites « affaires des spécialistes ». Ça me tient vivement à cœur ! Et je me réjouis du fait que vous mettiez aussi des guillemets à cette dénomination.
J’en profite, d’ailleurs, pour en parler un peu…
Qui dit le contraire ? Le « spécialiste » est une personne qui détient un savoir large, précis et approfondi dans un domaine particulier de la connaissance. Et cela suppose que ce même « spécialiste » pourra, sans tergiverser, prêcher à la cérémonie et prononcer le serment… enfin son serment !
Mais depuis quelques temps (depuis l’ère de la COM) ces experts (Encore une autre désignation) deviennent trop prêcheurs !
Et nous, en consommateurs fidélisés, ayant dépassé la dose prescrite, nous n’arrivons plus à comprendre bien, ou tout simplement à comprendre, comme vous l’avez si bien dit.
Pour ces motifs : notre avis, quel que soit sa pertinence ou son bien – fondé, devrait être exprimé. Et permettez – moi, pour finir, de reprendre votre phrase : Quoi qu’il en soit, nous aussi, on a le droit d’en parler, alors parlons en, et peut-être qu’on finira par savoir de quoi en parle !

Anonyme a dit...

Je m'excuse, j'ai oublié de signer le commentaire adresse à REZKI. A.Hakim KECHAD

RAZQI a dit...

J'ai aimé la réponse de HAKIM. C'est plein d'humilité et de bon sens, contrairement à ce que laissent entendre certains commentaires qui ont peut être cru y voir quelque prétention.

Voilà, une fois cela dit, on peut discuter sur de bonnes bases, dans la sérénité.

Pour revenir au sujet qui nous intéresse, je ne sais pas si ma vision de l'urbanisation vous agrée? Ou alors vous voyez les choses autrement?

Anonyme a dit...

A Razqi.
Afin de ne pas insérer, de ma part, un nouveau commentaire qui sera peut-être « de trop », j’ai intentionnellement, évité de réagir sur la deuxième partie (suite) de votre commentaire.

En effet, réagir tout le temps, comporte le risque du malentendu. Réagir SUR peut, immanquablement, susciter l’idée de réagir CONTRE. Enfin…

Vous avez, suffisamment, expliqué et suggéré d’améliorer le rapport de l’habitant à l’habitat avec l’adoption des bonnes manières de la vie commune.

Mais l’aspect de l’habitat et sa rencontre avec l’espace et la culture n’ont pas pris de vous qu’un traitement fulgurant et de passage. Vous signifiez, quand même, bel et bien qu’il faut « réinventer le goût et l’amour de l’esthétique dans ce que nous bâtissons »

Vous accordez au sujet un rang et un caractère subalternes et vous reformulez même, volontairement, la question posée au préalable pour insinuer l’ordre des priorités en réclamant : « il faut urbaniser les mentalités et le reste suivra »

Aussi bien écrit et construit, votre commentaire a fait l’inventaire d’une « autre » idée, qui, suffit à elle-même d’être l’objet d’une longue discussion.

Par conséquent, ce que vous exposiez ne contredit et ne réfute aucunement l’interrogation initiale que nous avions soumis au débat à savoir : l’urbanisation des villages Kabyles. Votre idée est une « autre » bonne…très bonne mais différente, simplement différente, suggestion. Vous avez raison de la défendre.

Merci beaucoup.

A.Hakim KECHAD

RAZQI a dit...

à A-H KECHAD:
Excuse-moi de t'avoir quelque peu bousculé, et je m'excuse encore plus de récidiver, au risque d’importuner davantage.

Mais il y a de ces sujets qui donnent une envie irrépressible de piocher en profondeur. Et Dieu sait que ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de discuter de choses sérieuses. C’est pourquoi je n’ai pas voulu lâcher prise avant d’en apprendre plus (je dis bien APPRENDRE, car c’est là tout l’intérêt que ça représente pour moi). S’accommoder d’un échange superficiel n’en serait que plus frustrant. Sinon à quoi bon « l’échange » si au bout du compte on n’échange rien (on n’apprend rien). Et pour apprendre, il faut se comprendre.

Je ne suis pas d’Ait Bouyahia, mais j’ai toujours aimé discuter avec les gars d’Ait Bouyahia, que ce soit à Lakhmis, à Laarvaa ou à Paris. Je trouve qu’ils sont plein de bon sens même s’ils sont parfois, quelque peu plus passionnés que de raison (les autres villages ne sont pas fous non plus).

J’ai été ravi de tomber sur cet espace convivial, qui est un endroit de discussion à l’abri d’interférences, où on peut aller au bout de ses idées sans risque d’être coupé. Même si chaque commentaire doit appeler une réaction SUR où une réaction CONTRE, qu’importe, car une discussion (une vraie) n’a pas de fin. Un débat (un vrai) n’est jamais clos. Prétendre avoir tout dit relève de la suffisance et pure prétention.

Mais ce qui nuit le plus à l’analyse et à la compréhension, ce sont surtout les contorsions linguistiques auxquelles certains ont tendance à se livrer, en oubliant parfois l’essentiel.
A les entendre, ou à les lire, on croirait lire une chronique journalistique dont l’auteur cherche plus à montrer qu’à démontrer. On est du coup impressionné par le style, mais on se rend vite compte qu’on n’a pas appris grand-chose. Que des expressions toutes faites, prêt à porter, creuses et sans âme. Alors qu'on peut tout aussi bien "communiquer" dans un style simple et direct. Mais il parait que la simplicité n'est pas non plus à la portée de tous; loin s'en faut.

On a beau lire et relire, mais on ne comprend que dalle.

C’est ce qui me pousse à chercher plus, mu par l’envie de connaître le fond de la pensée de mes interlocuteurs.
Sinon à quoi bon discuter
A quoi bon un forum