lundi 1 juin 2009

Amghar-Ni

AMGHAR-NI
Un vieil homme d’un certain âge, grand, fier, habillé et bien rasé avec des cheveux bien coiffés se rend au souk. Son regard m’a accaparé, j’y ai vu tant de chose dans ses yeux : la lassitude, la sagesse, l’expérience et la bonté.
Le vieil homme aimait s'asseoir devant cette grande mosquée du village en solitaire. Il aimait contempler le paysage et les gens qui passaient : c’est Vava El Hocine n-Echeikh-ou-Idir
Amghar-ni comme l’appelait son fils Abdellah. Le vieil homme et la sagesse comme je le surnommais, moi.
Le discret et le berger solitaire. Sa vie ne tournait qu’entre les champs, le potager, le souk et la mosquée. Son passe-temps était le potager et les animaux, il leur a tant donné. Et s’ils pouvaient pleurer ils auraient versé des larmes.
Il a vécu une vie sans amertume. Il a pris le soin d’éduquer ses enfants et de vivre en paix sans chicanes et sans remords. Je lui connaissais la sagesse et la bonté, je trouvais la pureté chez lui, il était doux et humble de cœur.
Qui ne se souvient pas de lui ? Qui n’a pas croisé son regard?
Aujourd’hui, je lui rends hommage avec ces petits mots, car il le mérite bien et j’ai appris en lui que : la sagesse enfante perpétuellement la joie dans le cœur qu’elle habite.

À Dieu Vava El-Hocine et Merci.

Date de naissance : Le 28 mars 1919
Décédé : Le 06 décembre 2008
Age : 90 ans
Maçon de formation
Il a fait la 2e guerre mondiale en sa qualité de soldat français contre l'occupant Allemand (l'Algérie étant à l'époque une colonie Française).
Il a vécu en Belgique en tant qu’immigré en compagnie notamment du regretté (Kechad Cherif).
Rentré au pays à 29 ans, il se maria et se stabilisa définitivement.

Karim a dit:

Un soleil de plomb brûle les rues parisiennes au moment où je rédige ce commentaire à propos de mon père.
Je te remercie pour ce témoignage qui m'a énormément ému.
Aujourd'hui, je suis prêt à partager cet amour qui m'a porté tout au long de sa vie.
Cet homme, même quand il se tait il exprime beaucoup de choses, il parle très peu, mais il en dit beaucoup.
C'est avec beaucoup de chagrin et un pincement au cœur que j'ai fini par accepter son départ, pour le soulager du poids des ans qu'il a porté sur ses épaules 90 ans durant.
Que Dieu les accueillera dans son vaste paradis.
KARIM.


5 commentaires:

malik a dit...

bravo kamel!
cet hommage,il le mérite bien.
en tout cas, il restera l'oncle préféré de mon père. quant a moi, je garde des souvenirs de lui, quand j'entais petit et le dernier remonte à l'été 2006.

j'ai même mangé de la salade de son potager à iguil-hamou y a quelques années de ça.

vava lhoucine était un soutient très fiable pour le fils unique de sa sœur dehbia.

atherhem rabi.

A. Hessas a dit...

Merci Kamel, c'est très touchant et très aimable de ta part, ça me rappelle des souvenirs enfouis tout au fond de ma mémoire de gamin. Malik, tu m'a rappelé nna dhahbia qu'on a presque oubliée dans la maison "chikh ouyidir", je voudrai avoir une photo d'elle si possible, et merci pour le commentaire.

papillon a dit...

Bonjour kamal! un soleil de plomb brûle les rues parisiennes au moment ou je rédige ce commentaire à propos de mon papa.
Je te remercie pour ce témoignage qui m'a énormément émus.
Aujourd'hui je suis prêt a partagé cet amour qui m'a portertout au long de sa vie.
Cet homme, même quant il se tait il éxprime beaucoup de choses, il parle trés peu mais il en dit beaucoup.
C'est avec beaucoup de chagrin et un pincement au coeur que j'ai finis par accepter son départ, pour le soulager du poids des ans qu'il a porté sur ses épaules 90 ans durant.
Ecore merci pour toi.
Que dieu les accueillera dans son vaste paradis.
KARIM.

KAMEL a dit...

Abdellah et Karim.
Vous n'avez pas à me remercier. Je lui rends hommage, car il le mérite et c'est tout.
c'est un homme bon et point final

HENNAD REZKI a dit...

En lisant de tels commentaires, on réalise l'implacable marche du temps. On dit souvent que "nul n'est indispensable". Mais il faut dire aussi(je crois)que "chacun de nous est irremplaçable". Ces "vieux" qui partent à jamais emportent inévitablement avec eux une partie de nous mêmes. Leur rendre hommage,c'est une façon de les faire "vivre" (revivre) un peu. C'est aussi une fort belle manière de nous faire "restituer" une partie de ce qu'ils ont emporté dans leur sillage.