jeudi 12 novembre 2015

Larva-n’Ath-Douala : Couleurs, saveurs et décors

Mouloud Halit
Larva-n’Ath-Douala : Couleurs, saveurs et décors
Thème : Aux 03 stades de Larva.
Après l’indépendance, ou la souveraineté nationale recouvrée en 1962, Lastad-Larva au même tire que Souk-Larva étaient deux biens communaux existant déjà à Larva n-Ath-Douala. Ces deux biens se trouvaient à la sortie ouest, autrement dit, de Béni-Douala-Centre. Précisément au lieu-dit d’Ighil-Hamou. Le premier étant un terrain de sport utilisé pour le football ; et le second, un marché public hebdomadaire. Taillés au bulldozer sur un le flanc de colline en pente, le premier se retrouve alors au dessus du second ; et les deux, simplement séparés par la route carrossable. Ou la route départementale à destination de Tizi-Ouzou. 

Pour ne parler que du premier qu’est Lastad-Larva, ce terrain est conçu et réalisé d’une manière non pas extraordinaire, mais la plus ordinaire possible. Néanmoins, d’une efficacité et d’une fiabilité à procurer la joie et le bonheur aux enfants et aux adolescents. Y venant au quotidien jouer là au ballon. Soit dit leur petit stade pour des matchs de football. A dire vrai, des soi-disant matchs en étant de loin ressemblants.
Ce terrain de sport en est le premier stade avec ses petites dimensions. Les enfants tous âges confondus se défoulaient là, avec joie et la gaieté du cœur. Parmi eux, ceux qui jouent au football en occupant le terrain ; et d’autres, en spectateurs se plaçant dans les bordures.
Comme ce terrain est taillé au bulldozer sur un terrain en pente, il s’est dégagé dans le sens des longueurs une bordure surélevée par rapport au terrain, et une seconde, à même niveau. Ainsi - quand match s’y fait, certains supporters qui se retrouvent au dessus des joueurs, et d’autres, à même niveau.
A chaque match, les supporters s’emportent avec extase au rythme des belles actions. Les clameurs et les applaudissements éclatent spontanément, et demeurent bien nourris des dizaines de secondes durant. Et cela malgré la difficulté au discernement des équipes adverses. Et quelles équipes alors, tant l’on jouait comme ça dans la mêlée. Voire à la « carnaval ». C’està dire : l’attaque et la défense toutes confondues et les effectifs en joueurs toujours aléatoires. Et cela qui n’est pas tout encore.
Les joueurs que sont des enfants à peine adolescents n’avaient pas de tenues de sport. Jouant comme ça : tout vêtus comme ils étaient arrivés. Ce mélange hétéroclite à la place des tenues sportives fait que les coéquipiers au jeu trouvent des difficultés à se reconnaitre au dépend des joueurs adverses. Et cette difficulté qui est la même pour les supporters : quant à discerner leur équipe. Soit dit, le joueur qui détient le ballon se doit d’avoir, dans la rapidité de l’action, le regard intrépide sur le ballon tout en cherchant promptement son partenaire. Ou la passe avec certitude oblige !
Par ailleurs, ce match entre enfants qui s’y fait sans arbitre. Néanmoins, avec un certain arbitrage fantoche. C'est-à-dire : aléatoirement par l’ensemble des joueurs. Ajuste titre, qui d’eux décèle la moindre faute ou infraction la signale promptement à haute voix et à main levée. Et l’application du règlement qui n’est guère tranchée sans se chamailler, un bon coup durant. Dans le tumulte, l’amalgame et la contestation, tout à la fois. Ou chacune des équipes tente de se donner raison à tort ou à raison. Voire se justifiant par n’importe quel moyen. Où l’évidence et la logique sont peu ou prou prises en considération. 

Ainsi en sont les comportements des enfants dans leur rivalité ! L’anarchie, le désordre, le mécontentement font partie de leurs jeux. Telles des nécessités sinon rien pour leurs amusement et divertissement. Et puis le match qui reprend tout de même ou malgré tout.
Sur le terrain, les chérubins joueurs - au mieux encouragés par leurs supporters, rivalisent entre équipes. C’était à qui parviendrait d’impressionner le public pour être fort acclamé et adulé. Et ce, en y réussissant un super dribble, une admirable reprise, un remarquable coup de tête, une belle passe, une intelligente feinte, un joli contre-pied, un surprenant petit-pont, et mieux que tout, pour qui peut, de marquer le but de l’exploit. Sous cette saveur particulière, ce match - genre fantoche, s’avère au mieux une source d’amusement et de divertissement. Dire que les deux mi-temps durant, les effectifs de joueurs en sont - tel un sous-marin, tantôt au haut niveau et tantôt au bas niveau. Le match durant, des va-et-vient s’opéraient librement et continuellement. Pourvu qu’il y ait encore de la place. Assez souvent, il arrive qu’on se retrouve avec un terrain submergé de joueurs, au même titre que les supporters sur les bordures. Qui de surcroit, avec des différences d’âge et de taille trop importantes. Ce qui n’est guère étonnant ou surprenant à l’égard de cette caste de mineurs !?
Et sans nous étonner toujours, le match qui débute sur-le-champ avec les premiers arrivistes en joueurs et supporters. Comme ça, en petit match d’abord. Dans la joie et l’animation tout au départ minimes. Puis, progressivement, l’ambiance et l’animation qui prennent de l’ampleur. Et ce match débuté - nous faut-il de le souligner, qui est à durée indéterminée. Sans en connaitre la fin, l’on se défoulait ainsi, jusqu’à ce que l’on soit tout fatigués ou repus en jeu. Ce n’est qu’à l’une ou l’autre de ces deux conditions que ce match à « la Carnaval » prend fin. En même temps que se vide en coup de vent le terrain. Ainsi en est le commencement du football au petit stade de Larva pour ces enfants qui en sont les nouveaux occupants ! Cependant, vers 1967 et 1968, il survint l’heureux changement. A juste titre, à ce genre de football embryonnaire, il y eut le commencement tout nouveau d’un football plus digne. Voici comment.
A la réalisation d’un collège d’enseignement général dit : C.E.G, celui-ci est doté d’un terrain de sport, appelé : Lastad-n-C.E.G. De par ses dimensions amplement conséquentes, ce deuxième terrain au sein de la commune, avoisine tant soit peu les dimensions optimales d’un vrai stade. Et mieux que tout, ce terrain qui demeure libre au public, durant les grandes vacances scolaires. Encore que plusieurs années de suite.
Compte-tenu de ces avantages et atouts, l’idée à bien l’exploiter n’échappa point aux footballeurs relevant de la circonscription. En l’occurrence, pour des matchs au mieux conformes, voire performants. De-là, il en découle l’initiative salutaire d’un tournoi inter-villages. Qui d’ailleurs fut implicitement et sans délai organisé et instauré après formation d’un comité inter-villages de football. Quant au premier stade, il est laissé à la convoitise habituelle de ses fidèles chérubins.
Pour ce tournoi footballistique, chacun des villages forma sa propre équipe, avec sa dénomination, sa tenue sportive, son sigle ou effigie, etc. Ce tout survient comme nouveauté exclusive. Y compris les supporters propres à chacune des équipes. Pour mieux dire : des équipes conformes avec leurs joueurs et remplaçants, leur tenue sportive, leur chef d’équipe, et leurs supporters. Et sitôt les choses rentrées dans l’ordre, le comité inter-villages organisa et programma le premier tournoi en football. Qui mieux est, une coupe inter-villages, regroupant plus d’une trentaine de villages.
Tel que prévu, ce tournoi devra s’entamer puis de s’achever en l’espace des deux mois de vacances scolaires. Compte-tenu qu’il aura lieu au terrain du collège : qui n’est libre et disponible qu’à cette période.
C’est ainsi que ce premier tournoi pour la coupe de football fut initié l’été 1967 ou l’été 1968, sauf erreur !? Voire avec euphorie et les clameurs les plus nourries. Moyennant un match ou deux par semaine, raisonnablement. Où deux équipes villageoises s’affrontent mutuellement avec la fureur de gagner. Sous un arbitrage cohérent, et où les équipes se discernent au mieux : de par leur tenue sportive distinctive. Quant aux supporters, fort nombreux, ils sont là défendant les couleurs de leur équipe.
Lors de ces compétitions, les jeunes affluent massivement au nouveau stade. Tant les matchs en sont attirants et attractifs simultanément. Encore que les matchs devenant de mieux en mieux intéressants en raison de l’élimination successive des équipes perdantes. Sachant que l’on y va vers une finale qui sera couronnée d’une coupe pour qui des deux équipes en seraient finalistes.
Ceci dit, nous y voilà au match de la finale !
Sans conteste, ce match est bien le meilleur de par son derby au top-niveau. Aussi Dame-Coupe qui est là à l’honneur pour décerner son trophée. Assurément à la fin du match, et ce, pour l’équipe gagnante. L’événement est tout grand que les supporters - avons-nous dit, y assistent quasiment à ce grand derby. Ou ce match qui leur est commun par aspiration pour leur équipe : du temps où elle était en pleine compétition. En y venant, les supporters encourageraient l’une ou l’autre des deux équipes finalistes, tout en suivant le match avec intérêt.
Au jour « J », le terrain est envahi par les supporters dès les premières heures. De partout, ils affluaient. Chemin faisant, avec des clameurs et de la fanfare, appuyés par les sons des trompettes et les tam-tams de la percussion. Ce qui se poursuit davantage sur le terrain, en attendant l’heure « H » et la minute « M » correspondant au commencement de la « coupe ».
Soit dit, nous y voilà enfin à l’heure « H » et la minute « M » du commencement de l’heureux événement !
Le pourtour du terrain est plein à craquer en supporters. Les joueurs - tout en tenue, s’échauffent sur le terrain pendant que l’arbitre supplée par les arbitres de touches en sont à leurs postes respectifs. Peu après que le chronomètre fut réglé et les joueurs à leurs postes respectifs, le coup d’envoi est donné par le coup de sifflet de l’arbitre. Et l’on joue donc pour Dame coupe, ou la meilleure sinon la plus chanceuse des deux équipes qui sera promue l’heureuse gagnante.
Dès ce coup d’envoi, ce match derby est suivi avec minutie. A la moindre action remarquable ou extraordinaire, l’onde de choc stimule tous les supporters, lesquels se soulèvent spontanément et quasiment en un seul homme. Toutefois, qui de joie, et qui d’effroi : selon le camp où l’on se retrouve. De telles actions constituent l’événement de taille. Qui pour les uns est l’atout avantageux pour une probable victoire ; ce qui est acclamée par des hourrahs de tonnerre. Qui pour les autres, les prémices suspicieux pour une éventuelle défaite. Si le stade en est plein à craquer en supporters ça n’est donc pas pour rien. Tant Dame-coupe fera rentrer dans la légende locale du football l’équipe qui mériterait d’elle son trophée. Soit dit encore, ce match de tout le monde, en étant le rêve de tout le monde, qui est suivi avec intérêt par tout le monde. Seulement, c’est à qui des deux équipes parvenues à cette heureuse finale d’avoir le mérite sinon la chance de s’accaparer le trophée. D’où ce match tant décisif, c’est tout le monde qui en est là pour le suivre avant d’en connaitre ce fabuleux verdict. Combien qu’alors est tout grand l’espoir entremêlé de stress et de détresse, le match durant !?
Cependant, voire par devoir, l’on doit voir sinon d’avoir un aperçu sur l’ambiance et l’animation régnantes. D’où, notre idée de choisir au mieux un cas concret. Ou le cas concret parmi la panoplie de nos beaux souvenirs, gravés en mémoire.
Les supporters, à le préciser de suite, disposent de quelques trompettes et instruments de percussion. Ils s’en servent jovialement pour donner plus d’éclats et de saveurs au derby. Tant d’autres s’ornent et se pavoisent en banderoles et en bandeaux pour plus de couleurs encore. Plus spécialement en ce match final de la coupe. Y compris même des scènes d’ambiance plus euphoriques. Tant les supporters - de toutes les équipes ou presque, en sont là, assurément fidèles à ce grand rendez-vous. Et parmi les scènes d’ambiance, ce cas authentique que nous évoquons donc de mémoire.
Quand survient une jolie action à la faveur de l’une ou l’autre des équipes finalistes ; ou mieux encore, si un joli but s’y marque, l’euphorie s’empare spontanément de l’esprit des supporters. Une ambiance de taille s’y fait vaille que vaille. Et comme exemple, ce supporter que l’on voit habillé d’une robe kabyle, et se montrant au milieu de ses admirateurs.
Ainsi déguisé en femme, il est prêt pour une danse féminine, le temps d’un folklore de quelques dizaines secondes. Ou une à deux minutes tout au plus. Et cette courte scène qui s’accomplit avec joie, et à toute occasion. Le danseur excelle en prouesses, amusant et divertissant momentanément ses admirateurs. Le bassin cerné et noué d’un foulard à dentelles, il réussissait en professionnel la danse féminine kabyle. Sauf erreur, cet excellent danseur n’était connu que par son surnom commençant par Tanag***, comme seulement on s’en souvient. Sur ce, revenons à notre finale.
Voilà qu’elle prend fin au coup de sifflet de l’arbitre !
Du coup, comment peindre à sa juste valeur la spontanéité de ce grand événement découlant !?
L’équipe gagnante saute de joie en même temps que ses supporters. De ce côté, c’en est à suffoquer presque de par un débordement de joie, de clameurs et d’euphorie. Du coté opposé, correspondant à l’équipe perdante, c’en est presque à s’effondrer ou se laisser choir à cause d’une déception et d’une consternation toutes grandes.
Il y a de quoi donner raison aussi bien pour les gagnants que pour les perdants, simultanément !
Les gagnants avaient du mal à croire à une telle victoire, les faisant rentrer triomphalement dans le palmarès du football. Quant aux perdants, il y a de quoi, et ce, à l’idée d’avoir raté de si près ce trophée qui n’était pour ainsi dire qu’à deux doigts près de sa portée.
Et les retours qui se font sur deux tons tout opposés. Les « Heureux » s’en retournent en triomphateurs couronnés par Dame-Coupe. Chemin faisant, ils jubilaient de joie, de bonheur et de clameurs. Les « Malheureux » s’en retournent vaincus avec leurs mines pales, l’attitude morne et silencieuse. Telle en est la finalité sacrée de Dame-coupe. Qui plus est, avec ses perpétuels recommencements…
Pour conclure, tels en sont les bons temps d’antan en football aux deux premiers stades de Larva n’Ath-Douala ! Où 1962 qui fût l’année de départ du football communal. Pour ainsi dire, d’une manière embryonnaire au premier terrain qu’est : Lastad-Larva. Peu après, vers 1967 et 1968, il s’en est suivi un football de qualité au deuxième stade qu’est : Lastad-n-C.EG. Depuis lors, cette discipline qui ne cesse de se développer et de s’améliorer si bien qu’à cette année en cours de 2015, nous y voilà avec une ère nouvelle en football à Larva n-Ath-Douala. En l’occurrence, avec un football au mieux performant se jouant en un terrain tout autre et tout nouveau. Précisément, un troisième conçu et réalisé dans les normes réelles d’un vrai stade. Et où se jouent toutes sortes de compétitions : inter-village, inter-communal, et autres…


TANMIRT U NA-DJAKUN DHI-LAHNA !
…TRES PROCHAINEMENT INCH’ALLAH : Notre thème ou article au titre : Le Bloc Communal de Larva. Conçu et réalisé par le colonialisme français, ce Bloc communal englobe dans son ensemble : 01) la Poste et Télécommunication : P.T.T 02) la Mairie : l’Etat-Civil 03) le Dispensaire-Médical 04) Le logement d’astreinte 05) les deux logements de fonction. 06) Un mini parking pour autos. De tout cela, nous tâcherons d’en parler amplement. ATTENDEZ-NOUS !...

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