lundi 8 septembre 2008

IBOUD MOULOUD ( EX-JOUEUR, ENTRAINEUR ET PRÉSIDENT DE LA JSK )



«Je resterai un éternel opposant jusqu'à ce que la JSK retrouve son lustre d'antan»

12/12/2006 06:12

«Je resterai un éternel opposant jusqu'à ce que la JSK retrouve son lustre d'antan»


Entretien exclusif avec Mouloud Iboud, ancien capitaine de la JSK : «Je resterai un éternel opposant jusqu'à ce que la JSK retrouve son lustre d'antan»

Il est né le 27 février 1953 au village d'Ath Bouyahia dans la commune d'Ait Douala, une localité située à une vingtaine de kms du chef lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Cette figure emblématique du football national des années 70 à 80 a fait les beaux jours de la JSK et de l'équipe nationale aux cotés des Dali, Djebbar, Cerbah, Hafaf, Larbes, Menguelti, Bencheikh et tant d'autres grandes stars du football Algérien. Il s'agit de Mouloud IBOUD connu sous le sobriquet du «petit Brésilien» qui a débuté sa carrière en 1964. A l'âge de 17 ans, alors junior, il ést promu en équipe fanion sous la houlette de l'entraîneur Français Lemaître. A 20 ans, Iboud devient international sous la direction du sélectionneur Roumain Makri. Il a gagné sept fois le championnat national (72, 73, 74, 76, 77, 78, 80 et 81), un doublé en 1977, une coupe d'Afrique des clubs champions en 1981 et une super coupe d'Afrique en 1982. Iboud a également occupé le poste d'entraîneur des espoirs en 1984, entraîneur adjoint de Zivotco et Khalef en 1986, vice président de la JSK de 1989 jusqu'à 1991. Il est ensuite élu président du club en 1993 et démissionne une année après. Capitaine d'équipe des jaune et vert durant huit ans, il a joué avec trois générations (les Kolli, Karamani, Tahir), (Dali, Djebbar, Cerbah, Baris) et ensuite (Adghigh, Sadmi, Hafaf, Larbes). Il a mis fin à 20 ans de carrière de footballeur en 1986. Mouloud Iboud reste un modèle de toute une génération qui a marqué les années fastes de la JSK et de la Jumbo-JET.

Aujourd'hui, il est candidat officiel à la présidence de son club de toujours la JSK. Dans cet entretien qu'il nous a aimablement accordé, l'ex-capitaine des canaris revient sur la crise que vit la JSK depuis quelque temps et nous livre à cœur ouvert ses impressions sur sa candidature à la présidence.

Racines-Izuran : Que devient Iboud ?

Je suis transitaire et je m'occupe de ma petite famille comme tous les citoyens Algériens.

Vous êtes candidat officiel à la présidence de la JSK, n'est ce pas ?

Entretien exclusif avec Mouloud Iboud, ancien capitaine de la JSK : «Je resterai un éternel opposant jusqu'à ce que la JSK retrouve son lustre d'antan»
Je vous le confirme, je suis officiellement candidat.

La JSK vit une crise sans précédent ces dernières années, qu'en dites vous ?

Ce n'est pas une crise, cette situation je l'ai prédite, parce qu'au départ, le choix des hommes et de la politique ne convient pas à la JSK, ça n'engage que moi. Les gens qui ont travaillé avec le président actuel de la JSK et qui ont tendance à nous qualifier d'opposition, alors que nous sommes une force de proposition, avec le temps, ils se sont rendus compte qu'effectivement la gestion de ce dernier n'est pas à la mesure d'un club comme la JSK. Il faut se référer à ce qui se passe avec son entourage et ce qui se dit dans la presse.

Peut-on vous qualifier d'un ternel opposant ?

Oui je suis et je resterai un éternel opposant jusqu'à ce que la JSK retrouve son lustre d'antan.

Vous avez demandé un face à face avec le président Moh Cherif Hannachi, vous le maintenez ?

Oui, je le maintiens et je l'exige.

La majorité des membres du bureau rejette l'Assemblée général ordinaire (AGO), ils interpellent la DJS d'annuler cette A.G qu'ils qualifient d'illégale, qu'en pensez-vous ?

Les membres de l'AGO n'ont pas demandé l'annulation de l'AG. Certaines personnes ont pris la liste des membres de l'assemblée qui ont émargé pour leur présence. Cette même liste a été envoyée à toute la presse nationale en la faisant passer pour une pétition pour l'annulation de l'AG, je possède des preuves. Les membres de cette assemblée contactés par un journal sportif ont démenti catégoriquement avoir signé une quelconque pétition.

Si vous êtes élu président, quel serait votre premier objectif ?

Entretien exclusif avec Mouloud Iboud, ancien capitaine de la JSK : «Je resterai un éternel opposant jusqu'à ce que la JSK retrouve son lustre d'antan»
Réconcilier la JSK avec elle-même, c'est-à-dire rassembler toute la famille du club (dirigeants, supporters, et anciens joueurs), doter la JSK de structures et infrastructures digne d'un grand club professionnel, établir un organigramme pour chaque membre qui fera partie et qui aura une mission bien définie, installer un conseil d'administration composé essentiellement des représentants de chaque sponsor pour pouvoir suivre les dépenses du club, placer un directoire composé de personnalités ayant un niveau requis pour un club professionnel et penser à mettre la JSK en SPA (société par action) à moyen terme, mettre fin au recrutement anarchique de joueurs qui n'ont pas la dimension à la JSK, ouvrir un centre de formation pour les jeunes de 16 à 18 ans issus de la région pour préparer une équipe d'avenir, relancer d'autres disciplines à l'exemple du judo et de la natation qui ont fait la fierté de la JSK. Et enfin, prévoir également l'installation d'un comité de supporters à travers toutes les régions d'Algérie. Le président qui sera élu lors de cette assemblée du Comité de supporters aura un droit de regard sur le fonctionnement du club.

D'où ramènerez-vous l'argent ?

La JSK a besoin de beaucoup d'argent, un minimum de 200 millions de Dinars pour le budget de fonctionnement. En premier lieu, il faut ouvrir un compte bancaire pour le club et demander à tous les algériens qui aiment la JSK de verser 1000 DA ; si nous arrivons à 500 000 personnes, nous aurons 50 milliards de centimes. Cet argent passera par les banques et pas dans les sacs et c'est ça la transparence. En plus, bien sur, de la contribution des sponsors.

Nous avons lu dans la presse que Iboud promet de ramener 30 milliards de centimes pour la gestion du club, une fois élu président, est ce vrai ?

Non je n'ai pas déclaré cela, je tiens à démentir formellement cette information.

Des voix s'élèvent pour exiger le départ des membres de la DJS du bureau actuel pour cumul de fonctions, qu'en pensez-vous ?

La DJS est une institution de l'Etat, cette même institution est sensée contrôler et suivre tous les sports de la Wilaya ; des fonctionnaires de la DJS qui se retrouvent comme dirigeants à la JSK, cumulent deux fonctions, ce qui est illégal, comment voulez-vous qu'ils se contrôlent eux-mêmes, la preuve est que lors de l'AGO, il n'y avait même pas la présence d'un membre de la DJS.

Vous avez déclaré que si le dossier de candidature du président actuel, Moh Cherif Hannachi est retenu par la commission de candidature, vous retirerez le votre. Est-ce vrai ?

Je le confirme, je retirerais mon dossier parce qu'il n'a pas le droit de se représenter à la mi-mandat, c'est le règlement qui le dit.

Vous avez demandé que la composante de l'Assemblée générale soit revue, pourquoi ?

Effectivement, j'ai demandé de revoir la composante de l'AG à l'exemple de ce qui s'est fait au CRB et au MCA pour associer les anciens joueurs du club. Je le précise, ce n'est pas pour écarter les gens. C'est seulement une proposition que je trouve nécessaire.

Que pensez-vous des recrutements massifs des joueurs Africains en Algérie ?

Je suis pour le recrutement des joueurs de qualité et de haut niveau mais je ne crois pas que des grands joueurs puissent accepter de jouer en Algérie.

Si vous êtes président de la JSK, feriez-vous appel à un entraîneur étranger ?

Je pense qu'un entraîneur étranger apportera un plus sur le plan technique et professionnel au club, mais en lui plaçant à ses côtés un algérien pour travailler ensemble. L'exemple du couple Khalef-Zivotco qui a fait les beaux jours de la Jumbo-Jet est à méditer.

Les clubs ne forment pas de grands joueurs contrairement à votre époque ?

A notre époque, il n'y avait pas d'argent mais il y avait de grands joueurs, par contre, aujourd'hui, il y a beaucoup d'argent mais pas de grands joueurs.

Que pensez-vous de l'insécurité qui règne à travers les stades ?

L'Etat doit mettre un terme à ce fléau qui est devenu un danger permanent et prendre des sanctions sévères à l'encontre de certains perturbateurs et autres délinquants qui imposent leur loi par la violence.

Quel est le joueur que vous appréciez le plus ?

En Algérie Lalmas et à l'étranger Pelé.

L'entraîneur qui vous a le plus marqué ?

Incontestablement, le polonais Zivotco.

Le joueur que vous redoutiez le plus lorsque vous étiez joueur ?

L'avant-centre du MCA Abdesslam Bousri.

A quel âge aviez-vous arrêté votre carrière de footballeur ?

A l'âge de 31 ans.

Votre meilleur souvenir…

La finale de la coupe d'Algérie en 1977.

Le mauvais…

L'élimination en coupe d'Afrique à Tizi Ouzou contre une équipe soudanaise sur penalty en 1982.

Vos loisirs ?

Les entraînements.

Quelle est la force de la JSK selon vous ?

La motivation, la solidarité ainsi que l'identité.

Pourquoi vous a-t-on surnommé le petit Brésilien ?

A cause de mon teint.

Aux yeux des fans des lions du Djurdjura, vous êtes toujours un joueur célèbre et populaire, quel est votre sentiment ?

Tout simplement, je suis un montagnard et j'en suis fier. En plus, et en toute modestie, j'ai fait une carrière exemplaire, je suis communicatif avec les gens et je ne suis qu'un joueur qui a fait son devoir.

Votre niveau d'études ?

Universitaire (informaticien)

Votre situation familiale ?

Père de trois enfants dont un est footballeur en 2ème année junior au MCA (il a fait toutes ses classes à la JSK avant de rejoindre le Mouloudia).

Votre chanteur préféré ?

Slimane Azem et Cheikh Mohammed El Anka.

Que détestez vous ?

L'hypocrisie.

Ce que vous aimez ?

La reconnaissance : le meilleur mot de la lange française.

Vos qualités ?

Simplicité et modestie.

Vos défauts ?

Trop franc.

Une anecdote à nous raconter ?

En 1984 lors du match ASMO – JSK au stade du 19 juin où la JSK avait gagné 3-2, j'étais entraîneur des espoirs, comme on a joué en ouverture, à la fin du match je suis monté à la tribune pour suivre le match des seniors, il y avait un supporter oranais qui traitait de tous les noms les joueurs de la JSK en les insultant. Et puis, je l'endentait parler tout seul en disant : «waarine ya el khawa, waarine…».

Votre dernier mot ?

Je lance un appel aux supporters de la JSK : continuez toujours à être derrière votre club quelque soit son président.

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