lundi 28 septembre 2015

Mouloud Halit, Notre romancier de Talent.

Mouloud Halit, Notre romancier de Talent.

Quelle belle rencontre sur ce chemin du web avec notre romancier de talent. Ce fut un magnifique rendez-vous pour s’échanger quelques messages pour le découvrir et  découvrir ses beaux romans  attachés à sa terre natale.
Mouloud Halit a commencé à écrire en 1995 et depuis, il n'a pas posé sa plume. Zainabou l’Amuseur est son dernier roman après avoir publié : - Marie en Kabylie(en 2004) - La piscine du ruisseau (2006) - les Sœurs- Amies (2008) - le combat d’une mère (2010)- et enfin, Louiza et son fils (2013.
Très éloigné des clichés habituels, Mouloud Halit nous entraîne au cœur de thèmes captivants et liés à sa terre, la tradition, les coutumes et la vie sociale en Kabylie.  Il nous emmène dans un voyage lointain pour nous faire vivre notre enfance, nos amours, nos déceptions, nos désirs et nos espoirs avec des personnages justes et attachants.
A tout cela s’ajoute une touche d’aventure et de fantastique…
À travers cette interview, je vous laisse découvrir Mouloud Halit. 
Une découverte pour moi et pour plusieurs lecteurs, une question très simple, Halit Mouloud : Qui êtes-vous ?
Azul @ Kamel et bien merci pour cette interview qui m’honore ! Qui suis-je ? Me dis-tu ! En bref, un citoyen algérien, natif en Haute-Kabylie, précisément la région n’Ath-Douala, plus exactement au village d’Aït-Bouyahia. Actuellement, je réside en famille à Sétif-Ville. Cette ville qui Dieu merci m’avait offert en 1985 un poste de travail, conforme à mon diplôme universitaire. Et mieux que tout, avec attribution d’un logement. Avant mon déménagement, j’y ai toujours vécu en mon village natal dont je garde en ma mémoire plein de souvenirs d’enfance, y compris les péripéties de ma carrière scolaire. Cette dernière a débuté en 1962 au banc de notre école primaire (Lakul Laxmis) puis s’est achevée en 1981 à l’Université de Bab-Ezzouar. Tel est donc en peu de mots et en toute modestie l’essentiel à dire sur ma biographie.


D’où vous vient la passion d’écrire ?
Comme je pense, c’est l’heureux hasard qui m’a bien arrangé les choses. Il est vrai qu’il y avait en moi un certain atout majeur, pour ne pas dire inné. A juste titre, J’aimais la lecture en langue française depuis ma tendre enfance. Selon mes souvenances, mes premières lectures remontent à l’année 1968, alors que j’étais en classe de 6ème au C.E.G de Béni-Douala. Je lisais passionnément les bandes dessinées que sont : Blek le roc, Kiwi, Zembla, Miki le ranger, etc. Depuis lors, j’avoue que je n’avais guère cessé de lire tant sitôt j’avais découvert en lisant ce fait magique d’être transporté en rêves, rêveries et rêvasseries. Et pour ne pas trop disserter, coupons court en disant que l’heureux hasard a finalement voulu que - du passionné de lecture que je fus et que je le suis toujours, je devienne encore un passionné de l’écriture. Ayant néanmoins senti en moi l’aptitude plus ou moins requise pour cette passion d’écrire.
Quelles sont vos passions à part l’écriture ?
Maintenant que je suis d’un âge proche de la retraite, j’avoue que je suis devenu un fervent casanier. D’où ma passion de lire et d’écrire qui m’est donc au mieux assainie pour meubler mon temps. Qui plus est, me permettait de développer mon imagination et d’exercer ma mémoire, sachant que cela m’est devenu une nécessité absolue, en étant engagé dans la littérature. La vocation d’écrire est comme un arbre fruitier : celui qui écrit est sensé de produire régulièrement. Soit dit, d’autres passions ancrées pareillement en moi, j’avoue que je ne vois aucune…
Depuis quand écrivez-vous et que vous apporte l’écriture ?
 Ma première publication, à titre de prototype d’essai, remonte à 1995. Surtout ne soyez pas surpris en révélant qu’il s’agissait d’un fascicule en rapport à la profession que j’exerce, en l’occurrence le biomédical. Il avait comme titre : Le Bloc dentaire. Ceci fait, je guettais l’écho attendu de ma publication. Ce fut un cuisant échec de par l’indifférence total que j’avais récolté. Toutefois, cela n’affecta en rien ma passion et mon désir d’écrire. Après m’être donné davantage à la lecture intensive, en vue de rehausser mon niveau, j’ai entamé en l’an 2000 le rédigé de mon premier ouvrage littéraire, intitulé : Au Village. C’en est un recueil de nouvelles passionnantes, inspirées de mes souvenirs d’enfance. Il fut édité en l’an 2002, en 100 exemplaires uniquement. Comme échos, c’était mieux que précédemment, avec quelques lectrices et quelques lecteurs d’acquis. Combien même j’étais heureux et satisfait à me voir signer mes premiers autographes. Ce fut tel un déclic tant coup sur coup j’égrenais régulièrement mes publications littéraires, à savoir : - Marie en Kabylie(en 2004) - La piscine du ruisseau (2006) - les Sœurs- Amies (2008) - le combat d’une mère (2010)- et enfin, Louiza et son fils (2013). Toutes ces publications sont faites de manière légale et à compte d’auteurs. C’est-à-dire : c’est moi qui ai financé chacune des publications. Autrement dit, je suis le seul détendeur de mes stocks. Jusqu’à ce jour même. Que m’apporte l’écriture ? Honnêtement, pas grand-chose du point de vue financier. Heureusement que j’écris non pas pour un but lucratif mais par passion, ce qui pour moi prédomine sur la fortune. Une passion que je mène en parallèle avec ma profession biomédicale avec laquelle je gagne ma vie, Dieu merci !

 L’écriture est une nécessité. Écrivez-vous toujours dans cette urgence ?
L’urgence, absolument pas ! Je gagne ma vie en exerçant professionnellement la maintenance biomédicale. Certes que la lecture est pour moi une nécessite mais rien que pour assouvir non sans plaisir ma passion. Et si la chance me sourit pour avoir - par ce créneau, le succès et la fortune, alors comme dit-on : je ne dirais pas non ! En parlant d’urgence, mon urgence à moi est de trouver un éditeur potentiel et compréhensif qui puisse m’accepter et m’aider à publier en partenariat mes nouvelles parutions, pour l’heure achevées et gardées en archives. Dont à titre d’exemple : Zaïnabou l’Amuseur qui est fin prêt depuis belle lurette.
Où puisez-vous toutes ces idées ? D’où vient l’inspiration ?
La lecture, sait-on, développe l’imagination. Autrement dit, notre pensée qui devient plus immense que le ciel, tout comme le ciel est plus immense que la mer. Je puise donc mes idées à partir de mes lectures savantes et instructives. En lisant, je remplissais en sorte mes registres mémoires avec les belles phrases, les hautes idées, les idées précises, les citations, les métaphores, les litotes, les paraphrases, ainsi du reste. Un tel bagage m’est indispensable pour la formulation et la rédaction. Bien évidemment à mes efforts en lecture s’y ajoute l’exercice de ma mémoire en l’écriture. Par suite de cette dualité, je peux donc m’entrainer à ordonner mes idées, à les formuler correctement, à esquisser leur trame, etc. Pour mieux dire : Lire et écrire vont de pair pour l’écrivain qui commercialise ses idées. Concernant l’inspiration, je ne dirais pas qu’elle vient mais elle survient. Aussi, m’est avis qu’elle découle implicitement des thèmes envers lesquels j’ai mon meilleur penchant, ma meilleure inclination. De cette esquisse partant, l’inspiration, comme qui dirait, fait son chemin avec une part de mystère, et ce, jusqu’à discerner un certain point focal. Celui-ci focalisé, il devient alors un thème ou un sujet digne d’être développé pour être couché sur papier. Cela peut me prendre du temps, mais la lumière finit toujours par jaillir, Dieu merci !
Je n’ai pas eu la chance de lire tes romans, car non disponibles ici au Canada, mais je trouve les titres et le résumé (La quatrième de couverture) très accrocheurs, Pouvez-vous me parler en quelques mots de chacun des livres que vous avez publiés ? À travers les textes que j’ai pu lire sur le site www.Ait-Bouyahia.com et sur les pages Facebook du village, je vois un Mouloud très attaché et même enraciné au village, à ses traditions, coutumes et à sa terre natale … un commentaire ?

Pour ne pas surcharger l’interview, je parlerai globalement de mes publications dont je venais de mentionner plus haut leur titre. Ce qu’elles ont de commun, c’est qu’elles sont en partie inspirées de mes souvenirs d’enfance. Comme mon enfance, je l’ai toute vécue dans mon village d’Ait-Bouyahia, je dirais donc avec modestie que cela explique ou clarifie effectivement mon attachement aux traditions, aux coutumes, à ma terre natale, enfin, mon pays tout entier. Si comme début, j’ai opté pour ce choix c’est parce que je me sentais plus apte à la narration, en ayant à l’esprit les notions fondamentales, pour ne pas dire les scènes de Kabylie. J’espère qu’à l’avenir, l’aptitude et les connaissances aidant, je finirai par élargir mon champ de vision, par d’autres survols littéraires intéressants. Ou les choses qui viendront en allant.
Lisez-vous beaucoup ? Que lisiez-vous quand vous étiez enfant, adolescent et maintenant ?
Je ne sais pas si je lis vraiment beaucoup, ma foi une chose est sûre, j’ai toujours mon quota de lecture à respecter chaque jour sinon presque. Mes lectures sont plutôt attentives et non cursives. Quand je lis, c’est pour tirer le meilleur rendement, c'est-à-dire : les meilleurs profits. J’aime bien lire avec cet effort de mémoire qui m’incite à mémoriser, entre autres, les belles phrases comme disait Rousseau et les descriptions sans tache ni faute : comme disait Balzac. Quant à mes types de lecture, il va sans dire que je fais passer en priorité nos grands écrivains et romanciers algériens. Hommes et femmes, nommément ces premiers qui me passent en tête : - Mouloud Feraoun, - Mouloud Mammeri, - Tahar Djaout, - Fadhma Aït Mansour Amrouche, - Leïla Aslaoui, - Assia Djebbar, - Yasmina Khadra, etc. En complément, je touche à toutes les littératures étrangères, pourvu qu’elles soient écrites ou traduites en langue française. Sans distinction aucunement : française, anglaise, allemande, russe Tout roman qui me tombe en main, bon ou mauvais, je le lis jusqu’à sa dernière goutte. Soit dit, tout passe. Néanmoins pour cette littérature étrangère, je dois à la vérité pour dire que celle du XIXème est d’une richesse exceptionnelle. Notamment avec Hugo, Balzac, Zola, Tolstoï, Dostoïevski, Nietzche, Flaubert, George Sand, etc.
En écrivant, aviez-vous conscience des réactions que pourrait susciter vos articles ou vos livres ? Est-ce que cela a influencé votre écriture ?
Jusqu’à maintenant, je ne suis qu’un simple romancier écrivant de courtes et de longues nouvelles dont les thèmes sont puisés de notre patrimoine sinon de notre terroir. Aurais-je donc à m’attendre à d’éventuelles réactions contraignantes, sinon pourquoi !? Ma foi, il y a en moi quelques idées de conviction que je ne cesse de développer jusqu’à leur pleine maturité. Peut-être bien que viendra le jour où je m’engagerai à les exposer sagement, sans opportunisme, mais bel et bien à toutes fins utiles. Sinon pour l’heure, et sans rester les bras croisés, je fais mon travail compte tenu de mes compétences, de mes moyens, de mes forces, et de mes aptitudes. Pour mieux dire : j’essaie d’avancer lentement mais sûrement, tout en regardant devant moi.
Avez-vous l’angoisse de la page blanche ?
M’est avis que l’angoisse n’a pas sa raison d’être. En revanche, bien oui que je ressens de l’appréhension à tout moment que je publie mes ouvrages. Tant à partir de leur publication, elles appartiennent au lectorat, voire au public. Ou le seul juge qui puisse les glorifier de par ses appréciations ou de les tuer de par ses indifférences. Soit dit je demeure quelques temps sous ce stress du ballotage, guettant quel genre d’échos à récolter…

Y a-t-il un roman en préparation ?

Jusque-là, j’en ai publié 05 romans à compte d’auteur. Ma dernière publication qu’est Louiza et son fils remonte à novembre 2013. Après ça, Je me suis attaqué de but en blanc à mon 6ème roman qu’est Zainabou l’Amuseur. Celui-ci est bel et bien achevé, et mis de coté dans l’espoir de tomber cette fois-ci sur un éditeur potentiel. Donc je temporise en publication. Entre-temps, je suis entrain de rédiger Un genre de mémoire où je tente de dévoiler au grand jour ma carrière professionnelle. Je suis entrain de noircir des pages sans m’être encore bien fixé sur le titre conforme à lui attribuer. Voilà tout.

Un mot pour vos lecteurs.
Honnêtement, je les adore ! Car malgré mes lacunes et mes insuffisances, littéraires ils me tolèrent et m’encouragent du mieux qu’ils peuvent. D’un peu partout en mon pays nommément : Tizi-Ouzou, Sétif, Bejaia, M’sila, etc. Cela m’est assurément fort réconfortant. De par cet éminent soutien qu’ils apportent, de mon vivant de surcroit, aux labeurs de mes longues patiences et de mes longues persévérances, je les remercie vivement et infiniment. J’espère que de tels encouragements continueront à se renforcer, au fur et à mesure de mes prochaines publications, ou mes publications tout du moins envisagées.
Votre dernier mot. Mon dernier mot !... Encore une fois, merci mon cher Kamel pour cette interview qui pour moi est une chance à saisir. Je me suis exprimé avec joie et satisfaction, autant dire avec un cœur ouvert. J’espère avoir apporté des réponses claires et concrètes aux questions. De ces réponses dont pourraient bénéficier les lectrices et les lecteurs fort aimables. Wassalam !

Par Harani Kamel 

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